Appel à la Nation : les Pharmaciens Marocains en Souffrance sonnent l’alarme

Pharmacien d’Officine et Citoyen PatrioteNous, pharmaciens marocains, piliers silencieux de la santé publique, réclamons depuis plusieurs semaines notre colère et sortons le 09 septembre 2025 de notre silence. Un silence lourd de colère, de frustration et d’une profonde sensation d’injustice. Nous sommes lesés, nous souffrons, et pire, nous assistons, impuissants, à l’asphyxie programmée d’une profession noble, au détriment de notre dignité et de la santé de nos concitoyens.Notre colère n’est plus contenable. Elle nous poussera, dès les prochains jours, à quitter nos officines et à parcourir des centaines de kilomètres, d’Oujda jusqu’à Rabat, pour faire entendre enfin notre voix que le ministère de la Santé semble refuser d’entendre. Pourquoi devons-nous en arriver là ?Une Loi Archaïque qui Nous ÉtouffeAu cœur de notre malaise se trouve un monstre juridique vieux de plus d’un siècle : le dahir de 1920. Imaginez : une loi héritée du protectorat, une époque révolue, qui régit encore aujourd’hui l’exercice de la pharmacie au Maroc. Le monde a changé, la médecine a évolué, les défis sanitaires se sont complexifiés, mais nous, nous sommes enchaînés à un texte poussiéreux, inadapté et totalement déconnecté des réalités du 21ème siècle.Le ministère, au lieu de travailler à une refonte globale et juste de ce cadre juridique, invente à chaque fois des “lois hors lois”, des circulaires et des décisions arbitraires qui alourdissent notre quotidien sans répondre aux vrais problèmes.La Double Peine : Notre Souffrance et Celle des PatientsLa question que tout citoyen doit se poser est : en quoi cette situation me concerne-t-elle ? La réponse est simple et dramatique: la crise des pharmaciens a un impact direct sur votre santé et votre portefeuille.1. L’absence de réanimation : Nous “mourrons en absence de réanimation”, c’est-à-dire en l’absence de mesures urgentes pour sauver nos pharmacies. Chaque jour, des officines ferment, appauvrissant le maillage sanitaire du pays. Bientôt, des quartiers, des villages, pourraient se retrouver sans accès à un pharmacien.2. La fausse baisse des prix : On nous parle de baisses de prix de 10 DH ou 200 centimes. C’est une illusion, un cache-misère qui ne règle rien. Nous demandons une baisse RÉELLE et SIGNIFICATIVE des médicaments chers, vitaux, ceux qui plongent les familles dans la détresse : les médicaments contre le cancer, les maladies rares et les pathologies coûteuses. Le système actuel pèse sur le patient et sur le pharmacien, tandis que les véritables leviers pour une baisse généralisée ne sont pas actionnés.Pourquoi le Ministère Ne Nous Écoute-T-Il Pas ?La question nous hante tous. Pourquoi une oreille aussi sourde à nos réclamations légitimes ? Veut-on délibérément éteindre la lumière de cette profession essentielle ? Assistons-nous à une volonté de casser un maillon faible pour imposer d’autres logiques, au mépris de la santé publique ?Nous sommes des citoyens, des patriotes. Nous aimons notre pays et nous voulons y rester pour le servir et soigner notre peuple. Mais comment exercer sereinement lorsque l’épée de Damoclès d’une loi centenaire et de décisions incompréhensibles plane en permanence au-dessus de nos têtes ?Un Appel à la Solidarité CitoyenneNotre combat n’est pas égoïste. C’est un combat pour la santé de tous les Marocains. C’est un combat pour un accès équitable aux médicaments. C’est un combat pour préserver un métier de proximité, de conseil et d’humanité.Nous partirons de Oujda, et de tout le Maroc, pour Rabat. Mais nous ne pouvons pas gagner seuls.Nous avons besoin de vous, citoyens.· Soyez concernés : Parlez-en autour de vous. Comprenez que la fermeture de votre pharmacie de quartier est un drame sanitaire.· Soutenez-nous : Interpellez vos élus, relayez notre message sur les réseaux sociaux, montrez que la santé n’a pas de prix.· Exigez avec nous une loi moderne et juste pour la pharmacie marocaine, une véritable baisse des prix des médicaments essentiels et une écoute sincère de la part des autorités.Il est temps que le ministère de la Santé entende nos cris. Il est temps d’arrêter de souffrir en silence. L’avenir de la santé au Maroc en dépend.

Rachid YAHyaoui

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